Une exposition de Martin Szekely est devenue une manifestation rare – tous les deux, trois ans ; il y montre des objets destinés à la petite série, distincts de son travail avec les industriels : ici et là, il cherche » la ligne droite « .
Une réflexion toujours portée aux choses, celles du design, un parti pris récurrent sur ses objets spécifiques; manifestation centrée sur la définition de l’objet...
Une exposition de Martin Szekely est devenue une manifestation rare – tous les deux, trois ans ; il y montre des objets destinés à la petite série, distincts de son travail avec les industriels : ici et là, il cherche » la ligne droite « .
Une réflexion toujours portée aux choses, celles du design, un parti pris récurrent sur ses objets spécifiques; manifestation centrée sur la définition de l’objet. L’attention portée aux choses – c’est sur elles qu’on se cogne.
Le dessin n’est plus une chose possible : Szekely ne dessine plus, manifestement depuis le verre Perrier ; il ne veut plus, ici, encombrer le monde des objets, de nouveaux plats ou de nouvelles tables et assises, il n’envisage même pas de revenir et de décliner ses » armoires « , ses « briques » ou ses « fleurs ». Il cherche des productions d’une immédiateté complète. Le point code ces objets? Un unique matériau de départ avec lequel on va directement au
‘Reproductions d’une immédiateté complète. Le point commun de ces objets? Un unique matériau de départ avec lequel on va directement au résultat, à l’essentiel, ici, tout est visible au premier regard. On laisse de côté les attributs de la séduction, le dessin, les assemblages, l’ingéniosité dans la gestion des complexités, les couleurs et les effets baroques ou autres. » Je ne dessine pas de plats, leurs formes générées à partir d’un procédé, une boucle de métal d’acier-inox de 7 cm de largeur sur 2 m de long ; je la déforme très légèrement en déplaçant des poids sur le pourtour de la bande, par ce déplacement, la bande inox qui se comporte comme un ressort prend une forme ˆ chaque fois différente « . Le choix de la forme s’arrête sur deux critères, il faut que la forme soit positive, en entendant par lˆ que la forme ne soit pas » pincée » mais toujours » plus ou moins ronde et jamais un cercle parfait » ; second critère, il ne faut pas que l’on sente une quelconque » volonté de dessiner ces plats, la pression distincte exercée pour chaque plat s’apparente moins ˆ un geste qu’un simple mouvement « .
Dans cette recherche, il y a ce qui revient toujours, l’unité des objets ; que ce soient les armoires, les briques ˆ fleurs, ces tables, ces plats, la même unité constitutive de l’objet est là : une plaque de métal, une boule de terre, un panneau de bois, une masse de verre projetée. Ce ne sont jamais des objets composites, hétérogènes et mécaniques. C’est une nouvelle fois, la remise en cause, un refus de l’assemblage, qui est le propre des objets en général.
Les objets quels qu’ils soient sont contraignants, chacun possède en soi sa règle, une règle d’usage. Un plat a sa définition, c’est celle de son usage. » Je me pose la question, quel sera le geste le plus simple pour parvenir à mon objet ? Ma réponse doit être en adéquation avec cette définition, un geste qui résout, qui conclut cette recherche est mon propos de designer « .
Un design qui se tient bonne distance critique du bariolage de l’esprit du temps, ceci n’est ni de tendance ethno ni de tendance zen. Il ne s’agit pas non plus d’accréditer l’idée qu’ici personne ne fait rien mais d’une attitude à l’égard de l’histoire du design. Martin Szekely ne la revisite pas, il ne situe pas après les gestes héroïques qui font l’histoire du design, il tente de rappeler une histoire commune. Ici, celle des liens entre le banquet, les plats, les tables et les assises, une histoire des premiers gestes, des premiers comportements o_ ces objets avaient pour tâche d’assurer des fonctions d’échange et de dons. Une exposition où il s’agit d’éclaircir – au sens photographique, l’intention d’une recherche